Tribune de Pascal MARIE, conseiller municipal du Parti de Gauche à Calais

Le 24 août 1686, l’Eglise protestante de Francfort ouvrit un registre pour consigner l’aide apportée aux réfugiés huguenots : livre fait expressément pour ces pauvres réfugiés, poussés à partir en raison de la grande persécution que l’on exerçait contre la religion réformée en France.

En effet, depuis la révocation de l’Edit de Nantes (1685), le flot de réfugiés enflait et ne paraissait pas près de se tarir, alors même qu’il était interdit de quitter la France sous menace de lourdes peines.

La ville impériale de Francfort devint un des plus importants centres de premiers secours aux réfugiés, arrivés au péril de leur vie en terre étrangère, dans un état de dénuement complet.

Si l’Histoire bouscule la légende dorée de l’hospitalité à l’égard des réfugiés huguenots, il n’empêche que, globalement, l’effort d’accueil de l’Europe protestante, compte tenu de l’ampleur du mouvement de population, a été impressionnant.

Il est certes un peu rapide de passer de l’histoire des réfugiés protestants de la fin du 17^e siècle à celle des réfugiés du 21^e siècle – un million d’arrivées en Europe en 2015 – poussés par la guerre et la persécution, en partie religieuse, au Proche-Orient.

Mais c’est l’intérêt de l’histoire que d’aider à penser le présent.

Pascal Marié, Conseiller municipal pour le Parti de Gauche